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Cafés ouverts menacés : Le Comité des droits de l'Homme dénonce

Plusieurs organisations tunisiennes de défense des droits de l'Homme ont dénoncé des opérations de police menées dans des cafés ouverts durant la journée pendant le ramadan, le ministère de l'Intérieur assurant ne pas viser les non-jeûneurs.

Le Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales en Tunisie, une instance présidentielle, a dénoncé vendredi "des assauts de la police contre des cafés ouverts durant ramadan", et appelé les autorités à faire face à ces "violations".

Lundi, La ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme avait déjà exprimé sa "forte condamnation" des contrôles sécuritaires dans des cafés ouverts durant la journée, mettant en garde contre "l'atteinte à la liberté de croyance et de conscience".

Le ministère de l'Intérieur, tout en confirmant les opérations dans des cafés, a démenti dans un communiqué toute volonté d'attenter aux droits des non-jeûneurs, soulignant que l'objectif était d'identifier et interpeller des personnes recherchées.

Ces "justifications" du ministère "laissent entendre que ces espaces ouverts aux non-jeûneurs sont des endroits pour les criminels et des hors-la-loi, ce qui représente une violation flagrante contre leurs droits", a déploré le Comité vendredi.

Dans un communiqué, l'organisme a appelé "le gouvernement et le pouvoir judiciaire à assumer leur responsabilités (...) à faire face à ces violations et poursuivre les auteurs, et à s'engager à protéger les libertés individuelles".

Chaque année, des Tunisiens sont ciblés par des contrôles sécuritaires pour avoir mangé ou fumé durant le jeûne, en vertu de textes flous sur l'outrage aux bonnes mœurs ou d'une circulaire remontant à plusieurs dizaines d'années, censée avoir été abrogée.

Plusieurs ONG et associations de défense des droits ne cessent de réclamer la protection par l'Etat de la liberté de conscience et de religion.

Le Premier ministre Youssef Chahed avait lui-même assuré mercredi, lors d'une visite sur un lieu de pèlerinage juif dans le sud du pays, que "la culture de tolérance et d'ouverture garantit la capacité à développer la citoyenneté et la démocratie".

Mais si aucune loi n'interdit de manger ou boire en public en Tunisie durant le ramadan, cafés et restaurants ferment ou dissimulent leur vitrine durant la journée face aux contrôles récurrents.

En 2017, cinq personnes avaient été condamnées à un mois de prison pour avoir mangé ou fumé en public en plein ramadan.